Résumé: Agroterrorisme à l‘instar des épizooties
Jan C. Irlenkaeuser
La mise en œuvre d’agents de combat biologiques par les terroristes d’une manière générale et le lancement d’attaques sur des objectifs agricoles, en particulier, était considéré depuis longtemps comme une réflexion purement théorique. Cette conception fut cependant revue à maintes reprises par l’évolution, ces dernières années, de la politique de sécurité. Dans ce contexte, une analyse de la problématique des épizooties, en tant qu’agents de combat biologiques aux mains d’organisations terroristes, paraît recommandée.
Sont perceptibles de nombreux points de référence, qui pourraient rendre attractifs le recours à des épizooties pour les organisations terroristes. Le risque de la découverte, tant lors de la fabrication que lors de l’application, d’un agent de combat peut être considéré comme plus faible que dans le cas d’une maladie à visée humaine. Ceci est à attribuer, particulièrement, aux modes de fabrication et de propagation plus simples. C’est ainsi qu’il n’est nul besoin de laboratoires aux techniques très complexes et fortement sécurisés en matière de fabrication ; il n’y a pas, de même, à passer en revue le processus exigeant, consistant à rendre un agent pathogène apte au combat.
Outre des conséquences politiques - on prend en compte la critique, portant sur la gestion de la crise, du Gouvernement Blair lors de l’épidémie d’ESB de 2001 - les épidémies d’épizootie ont aussi des effets économiques, moyennant quoi outre les dommages économiques directs dus aux maladies, des coûts indirects supplémentaires, en partie bien plus élevés, dus à des restrictions des échanges commerciaux internationaux et à des pertes de recettes, doivent être notés dans des branches, concernées à titre indirect et direct. S’y ajoutent, en cas d’une épizootie, sciemment provoquée, des conséquences psychosociales considérables dans les régions et les groupes de population concernés.
On peut partir du principe que les conséquences psychologiques d’une épidémie d’épizootie pourraient être encore bien plus importantes si on savait qu’il s’agissait, à ce sujet, d’un acte de terrorisme, en particulier si l’épizootie était transmissible à l’Homme. Il ne peut être porté de jugement définitif sur la question de la probabilité d’une attaque future, avec des épizooties en tant qu’agents de combat biologiques. Un recours à ces agents pathogènes par des terroristes n’est pas à exclure, quoique les conséquences d’une telle attaque n’égalent pas la force de destruction d’armes de destruction massives. Il faut prendre au sérieux le risque d’un attentat par épizooties ; toutefois, la menace existant par les formes connues du terrorisme paraît être nettement plus forte.
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