Bundesheer

La population de mon pays souffre depuis 40 ans au cours desquels plus d’un demi million de personnes ont été tués, des centaines de milliers d’autres vivent en exil depuis près de 30 ans, des centaines de milliers d’autres encore ont quitté leurs domiciles pour vivre regroupés dans des camps de déplacés ou de regroupement où ils vivent dans des conditions de vie inacceptables. Presque toutes les familles du Burundi ont perdu un être cher, un mari, une épouse, un papa, une maman, un frère, un enfant, un ami ou un voisin.

Afin de rompre avec ce cycle de violences, 19 parties concernées par le conflit se sont retrouvées à Arusha en Tanzanie pour négocier la paix, et le 28 Août 2000, ils ont signé, à l’arrachée, un accord pour la paix et la réconciliation dont la mise en oeuvre s’avère difficile. Mais nous n´avons pas encore la paix au Burundi.

Il m’a été demandé de parler des conditions pour construire et conserver une paix durable au Burundi. Mais quel doit être le sens d’une paix durable au Burundi ?

D’après trois chercheurs du Centre d’Etudes Stratégiques et de Recherche sur la Paix de l’Université Catholique de Leuven en Belgique "la paix durable au Burundi consiste en une situation où les membres des différentes composantes de la population se sentent tous en sécurité et où personne n’est l’objet d’une quelconque discrimination ou exclusion dans chacun des secteurs de la vie du pays" .

Cette situation doit s’appliquer à toute la population car on ne peut pas dire qu’il y a la paix dans un pays lorsque c’est seulement une partie de la population qui se sent en sécurité. Dans ce cas, ce ne serait qu’une paix relative et provisoire et non une paix durable. Ce serait comme si l’on était assis sur un volcan qui dort mais qui peut se réveiller un jour.

J’ai relevé neuf conditions que j’estime indispensables pour bâtir une paix durable au Burundi.