RĂ©sumĂ©: La politique de DĂ©fense et la programmation militaire en matière de DĂ©fense, spĂ©cifiquement europĂ©ennes -
L’UE et les Etats Membres logés à la même enseigne
Elmar Brok
L’UE et ses Etats Membres ont fait de gros et rapides progrès, lorsqu’il s’est agi de bâtir un cadre pour une Politique européenne de Sécurité et de Défense (PESD) commune. Ceci comprend une gestion de crise et la nécessité de faciliter les réformes nationales en matière de Défense. Un jalon, posé dans cette voie, est représenté par la Stratégie européenne de Sécurité (SES), que le Conseil européen adopta à l’unanimité en décembre 2003.
L’UE veut assumer son rôle d’acteur respectable dans les questions de sécurité et tente de combattre les crises de manière active et de les éviter avant tout à l’avance. Elle veut développer les capacités diplomatiques, militaires et industrielles nécessaires avec une fermeté accrue et mettre en œuvre efficacement les instruments d’une politique étrangère. Elle met l’accent sur le rôle de prévention des conflits et de gestion de crise par la mobilisation pour la stabilité et la sécurité régionales, tandis que l’OTAN demeure plutôt dans le domaine de l’intimidation traditionnelle et de la Défense.
La métamorphose de la Défense passe dans tous les domaines des structures de la Défense, pour créer des instruments de Défense appropriés pour étayer les priorités, instaurées dans la politique de sécurité. Si l’Europe n’augmente pas d’ores et déjà les dépenses, affectées à la Défense, cela pourrait toujours renforcer la collaboration en matière d’armement ou de recherche, en vue de la maîtrise des goulots d’étranglement qui affectent les capacités. Les cinq domaines essentiels, dans lesquels l’UE a des problèmes, sont les capacités de transport aérien stratégiques et tactiques, la persistance et la logistique (y compris les capacités de ravitaillement en vol), la tactique effective (y compris les armes de précision), l’assurance de survie des troupes et de l’infrastructure (y compris les hélicoptères de sauvetage) et le C4ISR (Commandement, Contrôle, Communication, Ordinateurs, les Renseignements, la Surveillance, la Reconnaissance).
L’Agence de Défense européenne, nouvellement créée, doit renforcer d’une part la cohésion et éliminer le morcellement des capacités de Défense européennes et fixer aussi d’autre part une orientation stratégique à plus long terme en tant que fondement des prises de décision sur les futures capacités de la PESD.
En ce qui concerne l’exécution pratique de missions, il s’avéra que l’approche de l’UE se différencie de celle de l’OTAN, dans la mesure où la composante militaire est conçue avant toute chose pour soutenir l’intervention civile. Artemis fut la première opération militaire de l’UE à l’extérieur de l’Europe et, à la différence des autres missions, ne fut pas soutenue par l’OTAN. Cet engagement permit aux Européens de montrer qu’ils étaient prêts à honorer aussi des engagements au-delà de la périphérie de l’Europe et à pratiquer une gestion de crise concrète.
Il s’est développé entre-temps, à partir des décisions politiques, consistant à transférer les questions de Défense au niveau de l’UE, une culture européenne en matière de sécurité et de Défense, avec un soutien pratique pour les politiques d’armement et les exigences de sécurité des Etats Membres. Le Parlement européen a joué et jouera aussi dans l’avenir un rôle important pour ce qui a trait au soutien de ce processus. La dynamique, qui existe entre l’UE, l’OTAN et les Etats Membres aura pour effet un approfondissement de la culture européenne en matière de sécurité et de Défense, qui est nécessaire pour réagir aux évolutions actuelles.
Une approche marquée et harmonisée de l’UE peut aussi se rencontrer dans les domaines de la prévention des conflits, de la stabilisation et des opérations de reconstruction, le volet militaire ne jouant qu’un rôle d’appui dans une intervention civile cruciale. Le cadre politique de la SES fut élargi de manière impressionnante pendant les cinq dernières années. Les Etats Membres européens ont reconnu qu’il fallait qu’ils collaborent de manière plus étroite dans le cadre de l’OTAN et de l’UE, pour maîtriser leur part (nationale) de la métamorphose de la Défense et pour créer une coopération multinationale plus efficace en matière de Défense.
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