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Résumé: La politique des oléoducs : approvisionnement en énergie et alliances

Karin Kneissl

Du pétrole de la Mer caspienne doit être pompé par l’intermédiaire de ce que l’on appelle l’oléoduc BTC [Bakou - Tbilisi - Ceyhan], en passant par Bakou et Tifli (Géorgie), dans le port turc de Ceyhan, dans la Mer méditerranée, en contournant les voies d’acheminement russes, ce qui est, du point de vue de Moscou, un « complot de l’Ouest ». Le même raisonnement vaut pour l’oléoduc de Nabucco, par l’intermédiaire duquel du gaz naturel, venant d’Iran et d’Asie centrale, peut être acheminé vers l’Europe centrale.

Quel pouvoir doit être exercé au nom de l’approvisionnement en énergie, est clair pour tous, au plus tard depuis les ruptures d’approvisionnement russes en gaz naturel du début de 2006.

Les oléoducs sont l’expression directe de relations de force. Où et dans quelles conditions, juridiques et techniques, ils s’étirent : c’est la politique, la sécurité et les intérêts économiques qui le déterminent ; ce sont surtout des accords portant sur le pétrole et des oléoducs qui furent déterminants pour la délimitation des frontières au Moyen-Orient, après le démantèlement des puissances coloniales. Des conflits s’enflamment sur le parcours des tuyauteries, comme, par ex. : en Tchétchénie et prennent fin sur la base d’accords portant sur des oléoducs, comme c’est le cas en Afghanistan.

Vient se rajouter le fait que le réseau des groupes terroristes internationaux, qui se classent dans la mouvance Al Qaida, a perçu depuis longtemps la vulnérabilité occidentale dans sa dépendance par rapport aux livraisons de pétrole du Proche-Orient et l’a instrumentalisé séparément.

L’oléoduc BTC, extrêmement onéreux, avec son coût de presque 4 milliards de U.S. $, acheminera, après son ouverture, au maximum 1 % de la quantité mondiale d’extraction de pétrole ; mais il offre l’occasion de renforcer la présence occidentale dans la région.

Les forces de sécurité locales ont été affectées à la protection de l’oléoduc, sur la base d’une étroite collaboration avec les E.-U. Grâce à l’oléoduc de la Mer baltique, objet d’une convention entre la Russie et l’Allemagne, les pays de transit, que sont l’Estonie et la Pologne, sont intentionnellement évités.

Moscou veut restaurer en Asie centrale, en association avec la Chine ou l’Inde, son contrôle sur « l’Etranger tout proche » et tombe, ce faisant, sur les E.-U., qui entendent mettre en pratique ici leur « stratégie eurasienne ».

La politique énergétique est une composante intégrale de la politique extérieure et de la politique de sécurité aux E.-U., de même au Japon et depuis peu à nouveau dans la Fédération de Russie. Il paraît inquiétant que la dépendance de l’Europe par rapport aux importations russes d’énergie puisse atteindre d’ores et déjà 80 % jusqu’à 2030. Si l’U.E. n’a, jusque là, aucune politique extérieure et de sécurité commune, une crise énergétique pourrait avoir, alors, des conséquences fatales.

L’intérêt pour d’autres régions riches en pétrole croît dans la diplomatie du pétrole. La Chine a déjà mis en œuvre une véritable politique africaine au nom du pétrole, politique qui a aussi, outre une portée commerciale, une dimension politique de sécurité et en Amérique du Sud, la politique extérieure et la politique énergétique n’ont pas été mises en mouvement uniquement à cause des ardeurs du Vénézuélien Hugo Chavez. Dans un tel scénario, les projets de gaz liquide deviennent de plus en plus réalistes, par le biais desquels le gaz naturel d’Afrique ou du Proche-Orient sera transporté vers l’Europe au moyen de navires citernes.

La politique énergétique est définie par un nombre croissant de facteurs, partiellement totalement incontrôlables. La pose d’oléoducs n’est qu’un thème parmi tant d’autres, lorsqu’il s’agit de la sécurité de l’approvisionnement en énergie. La diversification devrait être un leitmotiv. La création d’un dosage équilibré des différentes formes d’énergie à l’échelon européen et national est le mot d’ordre du moment.



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