RĂ©sumĂ©: « Guerre axĂ©e sur les rĂ©seaux » (Network Centric Warfare) - la dĂ©marche d’un petit pays
Helmut Habermayer
Avec la « guerre axée sur les réseaux » (Network-Centric Warfare - NCW) il s’agit surtout d’une « transformation » des forces armées, ce qui signifie le développement évolutif et l’introduction de nouvelles capacités concernant la valeur opérationnelle, possibles grâce à de nouvelles technologies. Elles doivent procurer aux forces armées des avantages révolutionnaires en comparaison à des armées ordinaires mais aussi contre des menaces subversives. En outre, la NCW doit être considérée comme catalyseur pour l’interconnexion de la totalité de l’appareil d’état important pour la sécurité. Ce développement est une des raisons principales pour lesquelles un petit état tel que l’Autriche doit faire face au défi NCW.
La NCW englobe la dimension militaire avec les trois composantes stratégique, opérative et tactique. En ce qui concerne la composante stratégique, il s’agit de l’interconnexion des services de renseignement et de l’incorporation des résultats acquis par ceux-ci dans la méthode d’élaboration d’une décision opérationnelle, ce qui joue un rôle central pour la participation autrichienne à des opérations multinationales. La composante opérationnelle doit faciliter la conduite opérationnelle interconnectée au niveau multinational et interarmée, ce qui assure l’interopérabilité nécessaire à la participation à des opérations multinationales. La composante tactique devrait avoir la plus haute priorité pour l’Autriche. L’objectif visé, soit de créer au cours des prochaines années une brigade apte à intervenir à l’étranger, nécessite l’établissement de la capacité de former des réseaux d’une telle brigade.
La NCW englobe, en outre, la dimension étatique dans laquelle il s’agit en premier lieu de l’interconnexion des organismes étatiques responsables de la protection de la population puis d’une politique de sécurité interconnectée et la dimension internationale, c’est à dire l’interconnexion avec l’UE et avec l’OTAN. En réalité, le problème pour l’Armée fédérale autrichienne se présente donc de la manière suivante : l’Autriche doit suivre le développement international et établir l’interopérabilité avec l’environnement stratégique au moins de mesure à ce que les forces autrichiennes puissent participer à des opérations de paix axées sur des réseaux.
Le concept NOVA (Netzwerk-zentrierte Operative Verfahren Austria - méthodes opérationnelles axées sur les réseaux-Autriche), conçu au printemps 2003, décrit les capacités à atteindre de l’Armée fédérale autrichienne et est en corrélation avec le processus de réforme en cours. De manière détaillée, l’Armée fédérale autrichienne devra être en mesure d’appliquer de manière conséquente les nouveaux points suivants voire d’y participer : - mise à disposition simultanée de tout les moyens disponibles (concurrent resources - ressources simultanées), - aptitude à la coopération (interoperability - interopérabilité), - supériorité du commandement (command and control superiority - supériorité du commandement et du contrôle), - auto-synchronisation (self-synchronisation), - vitesse d’opération élevée (speed of operations - vitesse d’opération), - manœuvres dominantes (dominant manoeuvre), - engagements précis (precision engagement), - logistique avec objectif précis (focused logistics), et - protection globale (full dimensional protection).
En outre, il serait très avantageux pour la création de la capacité requise de former des réseaux si l’Armée fédérale autrichienne pouvait également, en plus d’une coopération renforcée avec le secteur scientifique et technique au sein du pays même s’appuyer sur des partenaires stratégiques forts à l’étranger, car une petite armée ne peut que difficilement être en mesure de développer les fonctionnalités requises par elle-même. L’Armée fédérale autrichienne est forcée de reconnaître les signes du temps et de suivre le pas, ou de décrocher sans espoir. La question de savoir dans quelle « ligue » des forces armées internationales l’Autriche veut jouer à l’avenir se pose.
Les signaux de l’OTAN et de l’UE indiquent sans équivoque qu’une contribution de solidarité appropriée est attendue, et celle-ci ne pourra se réduire à la participation à des opérations de paix de faible intensité. Si l’Armée fédérale autrichienne veut survivre en tant qu’organisation reconnue au plan national ainsi qu’international, elle devra tout faire pour garantir sa compétitivité à l’avenir. Ceci nécessite des investissements en matière d’éducation, de recherche, de développement, des partenariats stratégiques et, en fin de compte, la participation permanente à des engagements internationaux.
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