Bundesheer Bundesheer Hoheitszeichen

Bundesheer auf Twitter

Résumé: Bratislava entre Moscou, Bruxelles et Washington

Les phases de la politique étrangère et de sécurité slovaque depuis 1993

Rastislav Báchora

Si l’on observe le développement de la politique de sécurité slovaque depuis la fondation de la République slovaque (SK) en 1993, on peut voir trois phases de développement nettement différentes. La première celle de l’orientation vers l’est allant jusqu’en 1998. A celle-ci, suivirent une seconde phase, l’euro-atlantique allant jusqu’en 2002 puis une dernière, la phase néo-atlantique, durant jusqu’à aujourd’hui.

La prise de conscience géopolitique du «glissement vers l’est» de la Slovaquie après sa séparation d’avec Prague a eu une importance capitale pour la phase de l’orientation vers l’est. Elle se développa grâce à de remarquables coopérations économiques avec la Fédération russe (RU), quoiqu’il s’agissait surtout du maintien de la production d’armes ainsi que de leur exportation. La Slovaquie est ainsi devenue l’objet préféré de la doctrine Kozyrew portant le nom du ministre des Affaires étrangères de l’époque, dans laquelle la Russie poursuivait l’objectif d’endiguer l’influence occidentale croissante sur les états de l’Europe centrale orientale.

Cette orientation vers l’est de la politique de sécurité de Bratislava contrastait vivement avec le programme du gouvernement de la coalition tripartite sous Meciar dans lequel le besoin de l’occident et l’adhésion à l’OTAN avait été fixé comme objectif important de la politique de sécurité. Suite à l’échec du référendum pour l’OTAN en mai 1997, cette double stratégie slovaque ne laissa plus aucun doute quant à l’orientation vers l’est de la politique étrangère et de sécurité slovaque.

Lorsque le sommet de Madrid en 1997 a exclu la Slovaquie du processus d’intégration de politique de sécurité pour une durée apparemment indéterminée, on commença, au niveau du gouvernement slovaque, à élaborer des plans alternatifs de longue durée pour la politique de sécurité. Le changement le plus marquant résida dans le fait que l’on parla ouvertement d’une neutralité de la SK, une pensée qui fut accueillie avec enthousiasme par Moscou étant donné qu’elle signifiait un approfondissement de la coopération slovaquo-russe en matière de politique de sécurité.

Fin septembre 1998, les élections législatives porteuses d’avenir eurent lieu à Bratislava. Le parti de Meciar en ressorti certes en tant que la force politique la plus puissante, mais ne trouva toutefois pas de partenaire pour réaliser une coalition permettant d’établir un gouvernement stable. Les premiers actes administratifs du gouvernement de coalition de Dzurinda mis en place suite aux élections furent la suppression du déficit démocratique et la création de contacts officiels avec l’OTAN et les représentants américains avec, pour objectif, une éventuelle adhésion à l’OTAN.

Le changement définitif de la politique de sécurité slovaque fut scellé par le bombardement de la Yougoslavie par les forces aériennes de l’OTAN auxquelles le gouvernement slovaque ouvrit l’espace aérien au premier jour même du conflit. Ce rapprochement intense de l’OTAN annonça la phase d’orientation euro-atlantique de la politique de sécurité slovaque et fut poursuivi en 2000 et en 2001. Tous ces efforts, en fin de compte couronnés de succès, avaient pour objectif l’obtention d’une invitation aux négociations en vue d’une adhésion concrète dans le cadre du sommet de l’OTAN à Prague.

Paradoxalement, lorsqu’il a clairement été établi qu’une adhésion de la Slovaquie à l’UE ne pouvait être réalisée qu’en passant par l’OTAN, même la plus forte puissance politique au Conseil national slovaque, soit le parti gouvernemental de l’opposition avec Meciar à sa tête s’engagea également avec véhémence pour l’adhésion à l’OTAN. Avec un grand investissement au niveau de la propagande, la majorité de la population pu être initialement convaincue des avantages d’une adhésion à l’OTAN. Cet assentiment baissa toutefois pour passer à un tiers avec le début de la guerre en Irak. Afin de prévenir une issue négative à une pétition qui aurait rendu un référendum concernant l’adhésion à l’OTAN légalement obligatoire, les partis du gouvernement firent ratifier en avril 2003 le procès-verbal d’adhésion à l’OTAN à la majorité des députés au Conseil national.

Au cours du conflit en Irak, la direction slovaque abandonna sa ligne politique euro-atlantique au profit d’une orientation américaine unilatérale et engagea la phase néo-atlantique de l’orientation de sa politique de sécurité. Le gouvernement slovaque ne soutint pas seulement les USA sans réserve pendant la guerre de l’Irak, il favorisa également l’avis de Washington en ce qui concerne la conception de la politique de sécurité européenne en rejetant toute création de structures de défense européenne à l’écart de l’OTAN et, de ce fait, des USA. La question de savoir si et quand les vecteurs de la politique de sécurité slovaque se déplaceront au profit de la PESD de l’UE dépend beaucoup de l’issue des prochaines élections.



Ihre Meinung/your opinion/votre opinion: Ihre Meinung/your opinion/votre opinion

Eigentümer und Herausgeber: Bundesministerium für Landesverteidigung | Roßauer Lände 1, 1090 Wien
Impressum | Kontakt | Datenschutz | Barrierefreiheit

Hinweisgeberstelle