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RĂ©sumĂ©: L’armĂ©e de la guĂ©rilla, la double fonction (la «dwifungsi») et la stagnation actuelle de la rĂ©forme

Andreas Ufen

L’Indonésie n’a pas eu le loisir de respirer depuis la chute du dictateur Suharto à l’apogée de la plus grave crise économique du pays en 1998. Le pays a pu, certes, se stabiliser économiquement et être réformé dans une certaine ampleur, le Timor-Oriental a toutefois proclamé son indépendance en 2002. Dans la province sécessionniste d’Aceh, la loi martiale dut être décrétée en 2003; de même, en Papouasie, aucun accord n’est en vue avec les forces séparatistes. Dans cette situation précaire, les forces de sécurité indonésiennes jouent un rôle central.

L’Armée indonésienne résulta de deux groupements, formés d’une part de la troupe KNIL multiethnique commandée précédemment par des officiers coloniaux hollandais et, d’autre part, par les troupes auxiliaires Heiho et Peta empreintes du fascisme japonais. Suite à la victoire sanglante contre la puissance coloniale, l’armée a dû se replier dans les casernes en 1949 et remettre la conduite du pays à des politiciens de métiers. Après la liquidation de forces régionalistes dans le milieu des années 50, l’armée devint une des forces politiques les plus influentes qui s’immisça également dans la gestion centrale d’entreprises publiques.

Un essai de putsch imputé exclusivement aux communistes mis finalement Suharto au pouvoir en 1965, d’abord seulement en tant que chef du «commando de rétablissement de la sécurité et de l’ordre» et chef de l’armée, puis également en tant que président de fait en 1966. Il se constitua un état-major loyal, épura les forces armées et occupa tous les postes de commandant avec ses partisans. En raison de leur dwifungsi (double fonction), des militaires furent engagés dans des entreprises publiques, tous les domaines de l’administration et au Parlement.

En raison de l’organisation territoriale unique ABRI, la prise en main de l’armée jusqu’au plus bas niveau local était assuré. Jusqu’au milieu des années 90, ce réseau de contrôle regroupait plus de 475 000 hommes qui se soustrayaient à un contrôle de la justice et du pouvoir législatif. En outre, l’armée contrôlait aussi le parti gouvernemental Golkar, parti hégémonique incontesté dans le système tripartite indonésien. Dans le milieu des années 90, un processus d’éloignement entre Suharto et le commandement militaire s’amorça, ce qui mis la double fonction de plus en plus en question.

En mai 1998, Suharto fut contraint à démissionner, son adjoint jusqu’alors, Habibie, sous les premières élections libres eurent lieu en 1999, prit sa place. Habibie lança des réformes prudentes dont la limitation de la double fonction des forces armées. L’armée devait devenir politiquement neutre, le nombre de ses sièges au parlement devait être réduit, elle devait se retirer de l’administration et accepter sa séparation de la police.

En octobre 1999, le leader libéral musulman Wahid fut élu président. Il limogea son ministre de la coordination pour la politique et la sécurité, Wiranto, suite au rôle douteux de l’armée dans le Timor-Oriental. A cause de sa gestion chaotique, Wahid n’avait, à la fin, pas seulement l’armée contre lui, mais également le parlement, les entreprises et la majeure partie de la société civile. En juillet 2001, l’Assemblée consultative du peuple le relève de ses fonctions et le remplace par Megawati Sukarnoputri. Depuis sa prise de fonction, l’influence de l’armée croît de nouveau.

La présidente Megawati n’est visiblement pas capable de s’imposer face à l’armée qui veut résoudre par la seule force militaire tous les conflits, de celui d’Aceh à celui de Papouasie. Les dernières lois pour la lutte contre le terrorisme accordent de nouveaux droits considérables aux forces de sécurité et s’opposent ainsi à une réelle réforme du secteur de la sécurité. De plus, il manque une doctrine militaire qui reconnaîtrait la suprématie civile, une réorientation des forces armées sur les missions de défense du territoire, la punition conséquente de délits commis par des membres de l’armée et la punition de la violation des droits de l’homme.



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