RĂ©sumĂ©: L’intervention, à titre d’assistance, de l’ArmĂ©e fĂ©dĂ©rale, pour la surveillance
de la frontière orientale autrichienne de septembre 1990 jusqu’à ce jour
Christian Segur-Cabanac
Après le démantèlement du " Rideau de Fer " et le déclin des régimes totalitaires en Europe centrale et en Europe de l’Est, on assista à un accroissement dramatique des franchissements illégaux de frontières aux frontières orientales de l’Autriche, ce qui amena le Ministère de l’Intérieur à demander à l’Armée fédérale de surveiller les frontières. Sur ce, le Conseil des Ministres décida, le 04.09.1990, de confier à l’Armée fédérale, pour dix semaines, la surveillance d’un tronçon de frontière dans le Burgenland. Comme les travaux préliminaires correspondants étaient d’ores et déjà très avancés, l’Armée fédérale put prendre en charge la surveillance dès le lendemain, avec deux bataillons d’assistance.
Les franchissements illégaux de frontières se portant, sur ce, davantage en Basse Autriche, l’espace d’intervention fut, dès le 17.09, étendu vers le nord, jusqu’au Danube. Lorsqu’il s’avéra qu’une intervention, à titre d’assistance, de dix semaines n’était pas suffisante, la durée de l’intervention fut augmentée de 26 semaines supplémentaires ; depuis 1991, les prorogations ont lieu chaque année. Simultanément, débuta aussi la surveillance dans l’espace d’engagement " sud ", où le 3ème bataillon d’assistance, désormais appelé Commandement d’Assistance, fut déployé. Après avoir noté en moyenne, en 1993, la présence de 1 700 à 1 900 hommes dans l’intervention d’assistance, leur nombre fut augmenté, l’année suivante, de 400 hommes, en vue de la surveillance du point de passage de la frontière austro-hongroise en rase campagne. En 1999, l’espace d’intervention le long de la frontière de la rivière March, en Basse-Autriche, fut étendu et la durée de l’intervention par roulement fut porté de quatre à six semaines.
Les forces d’assistance surveillent au total env. 470 km de frontières et ont pour mission, de dissuader les frontaliers illégaux de franchir la ligne, voire de les appréhender et de les remettre aux autorités, en charge de la sécurité. Alors qu’à l’origine, le service des opérations du commandement de l’Armée était responsable de la direction de l’intervention, cette attribution passa, en 2002/03, à l’Etat-Major des Armées. Le commandement militaire provincial du Burgenland assure, sur place, la direction des opérations, commandement auquel incombe aussi la coordination avec les Directions de la Sécurité. La véritable surveillance des frontières est assurée par ce que l’on appelle la section d’assistance, avec au total 42 hommes, répartis en quatre groupes d’assistance et en une équipe de base de section, 156 équipes de base le jour et jusqu’à 312 équipes de base la nuit étant engagées ; celles-ci sont équipées, entre autre, d’appareils producteurs d’images par rayonnement thermique et de radars au sol.
Jusqu’à présent, plus de 300 000 soldats étaient affectés à la surveillance des frontières, ces hommes ayant appréhendé 80 000 frontaliers illégaux en provenance de 110 Etats et les ayant remis aux autorités en charge de la sécurité. L’intervention est, ce faisant, la mission la plus importante de l’Armée fédérale sur le territoire national et il en restera ainsi dans un avenir prévisible, jusqu’à ce que les voisins de l’UE, situés à l’Est de l’Autriche, se soient hissés au niveau de l’espace Schengen.
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