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Résumé: Révolution dans les reportages

La guerre de Crimée et sa signification pour l’histoire du reportage de guerre

Thomas Rid

Il y a à peine 150 ans, les quotidiens européens et américains relataient la guerre de Crimée entre la Grande-Bretagne et ses alliés d’une part, et la Russie d’autre part ; ce qui amorça une longue et durable mésentente entre la presse et l’armée. En 1855, la presse apparut pour la première fois en tant que correspondant aux armées et joua un rôle central dans l’influence de l’opinion publique, tout particulièrement en Angleterre.

La gestion des nouvelles en temps de guerre, aujourd’hui vulgairement décrit comme « effet CNN », a son origine dans la guerre de Crimée lorsque, pour la première fois, le télégraphe et la photographie furent utilisés afin de donner une image du théâtre des hostilités la plus réaliste possible. William Howard Russell, correspondant aux armées pour le « Times » londonien qui fut souvent désigné comme premier du genre, rendit compte avec un télégraphe de l’état pitoyable et déplorable des troupes britanniques en Crimée et contribua de ce fait à la naissance de la première « presse de guerre ». Les reportages de Russel firent des vagues, et mena finalement à la chute du gouvernement d’Aberdeen.

Un certain revirement de l’opinion publique eut lieu lorsque Roger Fenton fit un rapport sur le théâtre des hostilités à l’aide des nouveaux moyens photographiques. Jusqu’à la naissance de ce média, les lecteurs de journaux étaient dépendants des illustrations qu’il fallait regarder avec beaucoup de méfiance parce qu’elles embellissaient bien souvent la situation et excluaient les abominations. Les photographies, elles, avaient pour réputation d’être le reflet de la réalité.

Fenton a produit quelques 360 prises pendant le guerre de Crimée qui toutefois, contrairement aux légendes qu’il a luimême rédigées, ont montré une image ménagée, idéalisée et idyllique de la guerre. On conçoit aisément que Fenton agissait directement sur mission du gouvernement ; ce dernier pouvait, grâce à ses photos, prouver que de nombreux inconvénients, tels que Russel les avait mis en évidence, étaient depuis lors réglés. 312 de ses photos furent exposées lors d’une exposition en 1855 à Londres et dans d’autres villes et visiblement perçues par le public comme plus crédibles que les rapports écrits de Russel.

Bien que l’influence politique des nouvelles écrites pendant la guerre de Crimée était encore plus grande, la puissance d’efficacité et la sphère d’influence des reportages visuels se profilaient pour la première fois et marquait le début d’un tournant iconographique dans la manière dont les relations entre l’image et les mots commençait à s’intervertir. L’image ne s’ajoutait plus au texte pour illustrer celuici, mais ce fut le mot qui s’opposa à l’image, ce qui inversa la relation. La 1ère révolution dans les reportages survenue lors de la guerre de Crimée représenta ainsi une date clé vers l’intégration dans la pensée stratégique militaire moderne de la conduite de la guerre par l’information médiatique.



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