Résumé: Guerre aérienne, défense antiaérienne et tours de défense anti-aérienne
pendant la deuxième guerre mondiale dans l’espace autrichien
Wolfgang Etschmann/Ute Bauer
Les premières incursions et les premiers largages de tracts au-dessus du territoire autrichien par des bombardiers britanniques se signalent à vrai dire dès la fin de l’année 1939/40 ; pourtant, ce n’est que quand, après la conférence de Casablanca, en janvier 1943, des opérations aériennes et terrestres des alliés occidentaux furent dirigées, d’après les objectifs stratégiques et opérationnels contre le « ventre mou » de la « place forte de l’Europe », que les forces aériennes stratégiques britanniques et américaines, stationnées en Afrique du Nord, attaquèrent au cas par cas des objectifs dans la région de la « Marche de l’Est ».
C’est ainsi, à titre d’exemple, que les formations de bombardiers lourds de la 9ème Force aérienne américaine pilotèrent, dès le 13 août 1944, une attaque contre les usines Messerschmitt à Wiener Neustadt et des formations de bombardiers, tant britanniques qu’américaines, attaquèrent, au cours de la « grosse semaine » du 20 au 25 février 1944, l’industrie aéronautique dans l’ensemble du territoire du Reich.
Entre mi-août 1943 et juin 1944, quatre groupes de chasse allemands se tinrent en moyenne disponibles pour la défense du territoire, avec toutefois à peine plus de 160 chasseurs monomoteurs prêts à intervenir, sur des aérodromes répartis dans la « Marche de l’Est ». A cet effet, on transféra, après l’attaque aérienne sur Wiener Neustadt, à partir des autres régions aériennes, 32 batteries lourdes et 11 batteries légères de défense anti-aérienne dans la région aérienne XVII, qui vinrent renforcer ici la 16ème brigade de défense aérienne. Ce moyen permit de constituer, début décembre 1943, la 24ème division de défense anti-aérienne, qui disposa en juin 1944, dans le seul grand espace de Vienne, dans un rayon de 25 kilomètres, d’au total 432 canons de défense anti-aérienne. Toutefois, sa force ne suffit à aucun moment, pour juguler les attaques aériennes des alliés occidentaux contre ce que l’on a appelé le « fortin de protection aérienne du Reich ».
La construction des tours de défense anti-aérienne de Vienne commença durant l’hiver 1942/43 ; elles faisaient partie de la dernière des trois séries de types de construction et n’eurent qu’une faible utilité militaire ; leur signification symbolique en tant qu’édifices de protection et de défense fut, en ce qui concerne leur réalisation, au moins aussi importante. Deux tours constituaient une paire, se composant d’une tour de combat et d’une tour de guidage ; cette dernière transmettait les données d’avions assaillants à la tour de combat, munie de pièces d’artillerie de défense anti-aérienne.
Alors qu’on pensait à une réutilisation des tours construites auparavant à Berlin et à Hambourg, les raids aériens, de plus en plus intenses, ne laissèrent, lors de l’édification des tours de défense anti-aérienne de Vienne, plus aucune place pour de telles réflexions ; on réalisa au plus vite les variantes techniquement améliorées et simplifiées, qui correspondaient en premier lieu aux exigences militaires et moins formelles. Aujourd’hui, les six tours de défense anti-aérienne de Vienne représentent d’authentiques témoins de cette époque, trois d’entre elles étant pratiquement utilisées.
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