Résumé: Principes de décision et Armée fédérale autrichienne
Thomas Müller
Pour l’ensemble des trois éléments de la décision : programme, principe et processus, les tâches d’une organisation représentent le point de départ central. Dans le cas de la Défense nationale, il faut faire la différence, en tant que conditions générales préalables à la décision, entre les niveaux Stratégie, Opération et Tactique, lesquels reflètent la concrétisation progressive de l’objectif organisationnel de l’Armée fédérale. Les principes de la rentabilité, de l’économie et de l’opportunité, qui furent élaborés en prenant pour base des constatations en matière de science administrative et de science économique, valent généralement pour des décisions de quelque nature que ce soit, optimisation et maxime d’action représentant le principe essentiel.
Le principe de rentabilité concerne le champ des contraintes entre buts et moyens et leur optimisation. Rentabilité signifie donc dans ce sens l’obtention d’une relation optimale entre engagement et résultat soit par le biais d’une maximisation, soit par le biais d’une minimisation. La limitation rigide des moyens peut signifier une atteinte éclatante contre le principe de rentabilité, si une grande partie de l’intérêt (potentiel) s’en trouve perdu ; telle est, en somme, la situation dans laquelle se trouve l’Armée fédérale.
Le principe de l’économie signifie, par comparaison à la rentabilité, tout d’abord uniquement la minimisation de l’engagement de moyens, le but poursuivi étant négligé. Une sous-dotation, comme dans l’exemple ci-dessus, ne serait pas non plus conciliable avec le principe d’économie ainsi entendu.Comme pour l’économie, il s’agit, en ce qui concerne l’opportunité, d’une empreinte, laissée par le principe de rentabilité ; sont opportuns les moyens, qui garantissent de manière optimale la réalisation de l’objectif poursuivi. La réussite exprime le degré de réalisation de l’objectif, l’engagement indispensable de moyens ne jouant aucun rôle. En ce qui concerne l’efficacité, il s’agit, par contre, du rapport entre les prestations servies et l’engagement de moyens, nécessaire à cet effet, pour un degré donné de réalisation de l’objectif. Au sens militaire, l’efficacité signifie la mesure de la force d’attaque ou de défense d’une Armée, qui sera atteinte par l’intermédiaire d’un engagement déterminé de moyens (financiers).
Une organisation militaire est, alors, efficace quand elle atteint des résultats maximaux (force de frappe) par le biais de l’optimisation des critères, mentionnés ci-dessus. L’efficacité de l’Armée fédérale a souffert, du point de vue militaire, par le biais de la faiblesse des dépenses militaires et d’une stratégie, par conséquent limitée, du « Vaille que vaille ». Vu d’une manière générale, il y a lieu de partir du principe que l’Armée ne peut réaliser efficacement son but de défense militaire du pays. La logistique convient particulièrement bien pour représenter les principes de décision, puisqu’elle est orientée, de par sa nature, vers les transformations. Trois principes valent, ce faisant, au titre des éléments clés de la pensée logique et de la prise de décision logistique : manière globale de considérer les choses, principe de la chaîne et praticabilité. De nombreuses connaissances et conquêtes du militaire dans le domaine de l’organisation, du commandement et du déroulement des prises de décisions, en particulier dans le domaine de la logistique et de la gestion du Personnel, constituent des fondements pour l’administration civile ou autre évolution scientifique dans l’économie et la gestion de l’entreprise.
La satisfaction matérielle, concrète, des principes de décision et le choix du processus de décision dépend, ce faisant, de la situation respective et de la mission propre du décisionnaire. Sur quoi porte sa décision, dépend en définitive de l’évaluation (individuelle) des alternatives. Toutefois, il convient que le chemin, qui mène à cette décision, soit dirigé par les deux pierres angulaires que sont Principe et Processus, la question de la « bonne décision » n’étant plus une question de rationalité mais d’évaluation.
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