Résumé: Les changements géopolitiques et leur analyse - Réflexions basées sur l´example de l’Asie du Sud
Rahul Peter Das
L’Asie du Sud est sur le point de devenir une des plus importantes régions dans la structure géopolitique du pouvoir sans que les états européens ne s’en rendent compte ; à l’exception peut-être de la Grande-Bretagne et de la France. Les USA, eux, sont différents : leur engagement renforcé en Asie porte en lui le potentiel de séparation graduelle de l’Europe, ce qui pourrait avoir des conséquences durables en matière de politique de sécurité pour le vieux continent.
La Russie, la Chine, l’Inde et le Japon sont les quatre états asiatiques qui possèdent le statut de superpuissance, ou y aspirent ; les trois premiers représentent deux cinquièmes de la population mondiale et sont des puissances nucléaires avec une relation ambivalente envers les USA et l’OTAN.
La Chine prend directement de l’extension dans la sphère d’influence des USA, ce qui oblige Washington à chercher des alliés asiatiques. Seuls le Japon et l’Inde s’imposent en tant que tels à cause des relations encore problématiques de la Russie avec les USA ; tout en sachant que, vu l’insignifiance sur le plan militaire du premier, seul New Delhi reste en liste.
Effectivement, ces dernières années, des pas notables d’un rapprochement entre les USA et l’Inde ont eu lieu, même si la liste des obstacles potentiels est encore longue.
L’intérêt vital de l’occident pour l’Asie centrale, tout particulièrement pour les réserves énergétiques de la région autour de la Mer Caspienne est un autre facteur important, ce par quoi les intérêts des trois grands états asiatiques continentaux convergent ici avec ceux des USA et, en moindre mesure avec ceux de l’Europe.
Dans les mêmes proportions que le rapprochement de Washington et de New Delhi avance, les relations entre les USA et le Pakistan se refroidissent, pendant que la coopération indoisraélienne et israéloturque aident à former de nouvelles alliances dans le secteur militaire.
Il n’est plus exclu que la Russie se sente également attirée par une telle alliance antiislamique.
D’autres alternatives sont également concevables à côté de cette interaction de l’Inde basée sur les constellations de pouvoir des USA, d’autant plus que l’idée d’un triangle stratégique Russie-Chine-Inde, lancée en 1998 par le Ministre russe des Affaires étrangères, Primakov, trouve de plus en plus de partisans à Moscou.
Le désintérêt que l’Europe porte actuellement aux développements en Asie ne devrait aucunement être sousestimé ; un débat public est indispensable si l’on veut empêcher une marginalisation de l’Europe.
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