Résumé: Guerre et paix à Byzance
Paul Meinrad Strässle
En partant de l’idée d’universalité romaine, Byzance s’entendait comme l’héritage de « L’empire romain » et prétendait à la domination de tous les pays qui avaient autrefois appartenu à l’empire romain.
L’image que les Byzantins se faisaient d’euxmême était empreinte de leur pouvoir écrasant sur les autres peuple, pouvoir s’exprimant par un sentiment de supériorité.
L’empereur se considérait comme l’envoyé de Dieu et responsable pour le bien-être de l’état. Il était en même temps général en chef et porteur de paix, qui devait veiller sur la paix avec l’aide de l’armée « du peuple de Dieu » des Byzantins et dans le cadre de l’orthodoxie politique.
Les guerres furent menées au nom de Dieu afin de préserver son ordre mondial. Si le bien-être de l’état devait être garanti par une décision militaire, ceci ne pouvait l’être que par une victoire complète, soit par l’anéantissement de l’ennemi ou encore par la conclusion d’un contrat sûr.
Chaque décision pendant la guerre était finalement comprise comme décision divine parce que la pensée militaire à Byzance était complètement ancrée dans l’ordre mondial divin.
L’armée du peuple élu des Byzantins était à considérer comme l’outil de Dieu pour la protection de l’empire.
De ce concept de la Pax Byzantina (« Paix byzantine »), issue de la Pax Romana (« Paix romaine »), la guerre parut dans la vieille tradition de la bellum iustum (« guerre juste »), d’un côté légitime, et d’un autre côté comme nécessaire, afin de préserver l’empire voire l’étendre.
La conception de guerre sans limite en résultant, aussi bien contre les « noncroyants » que contre les chrétiens, était un facteur important dans l’image byzantine qui influençait la base de la politique intérieure et étrangère byzantine.
Cette tension mentale entre la guerre et la paix se reflète également sur les traités militaires byzantins du 6e au 11e siècle qui, outre les connaissances militaires spécialisées, donnaient également une image de l’idée politique ainsi que de l’ordre mondial et de la conduite de la guerre à son service.
Leur plus grand objectif était le maintien ou le rétablissement de la paix, objectif pour lequel on vainquait l’adversaire et lui imposait des lois.
La conduite de la guerre était, dans les traités, aussi bien au niveau stratégique que tactique, marquée par la retenue et le ménagement des forces armées coûteuses.
Selon les traités militaires, la compréhension humaine concernant la stratégie et la tactique était un don de dieu ; le jugement divin devint un facteur pour l’ordre et la voie à suivre pour la décision pendant la guerre.
Chaque campagne était légitimée dans le sens de l’idée politique marquée par la croyance orthodoxe, idée qui était en outre une raison pour la longévité de l’empire byzantin.
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