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Résumé: L’invasion de la Normandie

Romedio Graf von Thun-Hohenstein

L’invasion des Alliés en Normandie le 6 juin 1944 fut la plus grande opération de débarquement de l’histoire de la guerre, à la suite de laquelle près de deux millions de soldats luttèrent sur un espace réduit pour remporter la décision. En tant que Commandant en chef à l’Ouest, ayant pour mission de repousser une invasion alliée redoutée, le Feld-Maréchal Von Rundstedt dut venir à bout, entre octobre 1942 et octobre 1943, non seulement du retrait de plus de 50 divisions, principalement sur le front de l’Est, âprement disputé mais il se vit aussi confronté à des principes d’engagement différents, à peine susceptibles de trouver un écho dans un concept stratégique probant. Car ceux-ci exigèrent de Von Rundstedt qu’il combatte un débarquement allié sur la côte et qu’il renverse l’adversaire avant que celui-ci ne forme une tête de pont mais qu’il tienne prête aussi, simultanément, une réserve opérationnelle d’au moins 4 à 5 divisions motorisées.

Les unités allemandes se trouvèrent, en fait, confrontées au problème de la quadrature du cercle. La puissance de combat des grandes unités mécanisées, compactes, ne put trouver une application face à la maîtrise aérienne et à la supériorité de l’artillerie de l’ennemi ; chaque opération libre la rendit extrêmement vulnérable. L’engagement côtier aurait exigé, encore une fois, une connaissance précoce des intentions de l’ennemi et comportait, de plus, le risque que les unités mécanisées s’enferment rapidement dans un rôle d’infanterie. La conclusion, que seules des attaques de nuit étaient encore prometteuses d’un espoir de succès, n’était toutefois pas possible, la plupart du temps, face à un adversaire qui dictait suffisamment fréquemment la marche des opérations.

Comme si la conduite du combat face à la supériorité matérielle alliée écrasante n’avait pas déjà été suffisamment difficile, les ordres de l’OKW [Oberkommando der Wehrmacht = GQG], qui provenaient la plupart du temps d’Hitler, provoquèrent des complications supplémentaires, parce qu’ils n’étaient pas en adéquation avec la situation instable qui sévissait sur le front et que leur réponse à celle-ci était beaucoup trop lente. Outre les ordres d’arrêt insensés, on ne pouvait apparemment, au GQG, se faire une idée palpable ni du rythme des actions militaires, ni de la maîtrise aérienne des alliés. De ce fait, la libération, exigée par Von Rundstedt conformément à la situation, des unités qui étaient subordonnées au GQG, devint un problème permanent, parce que le GQG ou Hitler prenait alors sa décision d’après sa propre évaluation de la situation, qui n’avait cependant que rarement à voir avec le front défensif.

C’est pourquoi il fut, avant tout, impossible de profiter des moments de faiblesse des alliés dans la phase initiale du débarquement, parce que les alliés purent mettre en action dès le début, outre leur force aérienne qui dominait le champ de bataille, leur artillerie navale lourde et très lourde. La course à l’apport de renforts fut, une fois encore, perdue par les Allemands à cause de la maîtrise aérienne alliée.

La dispersion, occasionnée de ce fait, pendant l’approche des troupes de réserve, qui ne purent pratiquement être engagées nulle part en formation serrée mais qui s’usèrent petit à petit comme les unités mécanisées dans les secteurs des divisions d’infanterie rapidement exsangues, fut dictée par les événements liés au combat. L’incertitude allemande, qui dura plusieurs semaines, eu égard à un deuxième débarquement attendu, le refus d’Hitler de placer l’ensemble des unités disponibles des trois armées sous un commandement unique et les ordres, en partie grotesques, du GQG, qui n’arrangèrent pas la situation sur place, firent davantage. Les trois Feld-maréchaux, enfin, soit ne furent pas disposés, comme Von Rundstedt et Kluge, soit ne furent plus en mesure, comme Rommel, après le 17 juillet, de tirer les conséquences nécessaires de la situation militaire.



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